• Parcourir les registres paroissiaux d'une commune c'est parfois, à mes yeux, parcourir l'histoire de cette même commune. Les mentions des baptêmes, mariages et sépultures ne sont pas "normées" et ne suivent pas le schéma légèrement bureaucratique fait de phrases parfaitement prédéfinies comme elles le seront par la suite avec l'arrivée de la République et des registres de l'État Civil, écrits non plus par les prêtres, mais les maires des communes.

    Aussi, et grâce à cette "liberté d'écriture", certains curés s'avèrent parfois volubiles sur la vie de leur paroisse et de leurs paroissiens. Anecdotes, évènements heureux ou tragiques, histoire locale ou encore état annuel des cultures, on peut trouver un peu de tout dans les registres paroissiaux.

    Voilà pourquoi je préfère mille fois feuilleter et chercher dans toutes les pages des registres plutôt que dans les bases de données informatiques qui ne me donneront que les informations strictement factuelles et sans âmes. Bien sûr, je ne renie pas totalement les bases de données qui m'ont parfois aidée dans des cas particuliers, mais elles me font moins rêver, et m'ôte le plaisir de la découverte.

    C'est dans les registres paroissiaux que je suis susceptible - mais pas toujours - de connaître la cause de la mort d'un individu. Aurai-je su pour l'éboulement de la maison de Boynes en 1712 ? Au temps de la République, je n'aurais probablement eut qu'une suite de quatre actes de décès survenus le même jour, sans mention du drame. [=> http://les-pas-de-mes-ancetres.eklablog.com/e-comme-et-la-maison-s-effondra-a214706381]

    Ci-dessous, l'exemple de la mentions des élections de Marguilliers dans les registres de la commune de Givraines (Loiret - 1781)

    Y comme... Registres paroissiaux : Y inscrire la vie de sa paroisse
    Élections de Marguilliers à Givraines (Loiret) - 1781

    Cela étant dit, ces registres peuvent aussi à l'inverse être des plus succincts : filiations non indiquées, oublis, phrases très laconiques. J'ai parfois, par exemple, trouvé dans des registres du XVIIème siècle, des mariages écrits comme suit : " Le 2 janvier 1680, Marie ... et Jean ... se sont mariés"
    C'est frustrant, mais c'est le jeu de la généalogie.

    Épidémies ; phénomènes météorologiques particulier - comme un grand froid par exemple ou une aurore boréale - ; meurtres ou faits de guerre, bénédictions de cloches ou fuite du curé pendant la Révolution (si si, j'en ai trouvé mention dans les registres de Conflans, j'en parlerais un jour, dans un autre article), attaques de loups (ou de "bêtes"), mentions de travaux dans l'église ... je ne sais jamais sur quoi on va tomber ! Et j'adore ça  !


     1 - Souvent - dans les archives en ligne - suivis des lettres BMS pour "Baptêmes, Mariages, Sépultures"


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  • Toujours dans les registres de Boynes, voilà quelques lignes qui interpellent.
    L'inhumation d'un garçon de trois ans, écrite ainsi :

    "Le dix neuf de mars 1710 fut enterré un garçon de trois ans trouvé dans la place publique de cette ville, inconnu quant à ses parens et lieu natal, par moi, Phil[ippe] Purcell - vicaire."

    X comme... Qui était cet enfant ?
    Qui était donc ce petit garçon de trois ans ? A cet âge, je doute sincèrement qu'il soit venu seul à Boynes, qui étaient ses parents ?
    Si personne ne l'a reconnu, peut-être comptaient-ils parmi ses "mendiants voyageurs" qui n'ont fait que passer. Mais alors, pourquoi avoir laissé ainsi derrière eux le corps de leur enfant ? Ou bien, l'histoire est tout autre... le secret de sa naissance et de sa mort aura disparu avec lui.

    Parmi tous ces "inconnus" inhumés à Boynes, il est l'un des plus triste...


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