• Madeleine Félicité BEAUJARD
    est l'arrière grand-mère de mon grand-père maternel. 
    D'elle, personne ne savait rien dans ma famille, si ce n'est qu'elle était ce qu'on appelait à l'époque une "fille-mère" et que son fils, Ernest, était né à Paris. Comme seule autre information sur les "racines" de la famille BEAUJARD,  il y avait la possibilité ou presque, qu'ils venaient du département de l'Indre car il y avait là-bas de la famille, des cousins d'après ce que mon grand-père me disait. Une famille qu'il ne connaissait pas.

    J'ai commencé les recherches pour cette branche il y a une dizaine d'année. A l'époque, ma mère m'a accompagnée aux Archives de Paris pour retrouver en premier lieu, l'acte de naissance d'Ernest, en croisant les doigts pour qu'il nous en dévoile un peu plus sur sa mère. Malheureusement, aucune mention de son lieu de naissance.

    Contraintes par les horaires, nous avions quitté les archives sans en avoir appris davantage. Mais il me restait une piste... l'acte de reconnaissance d'Ernest par sa mère. Mais cette fois, ne pouvant me déplacer moi-même, j'ai demandé de l'aide au Fil d'Ariane. Et quelle surprise lorsque qu'une bénévole m'a envoyé la copie de cet acte, renfermant un élément crucial : Le lieu de naissance de Madeleine... dans l'Indre !

    A cette époque, mes cours venaient de se terminer, je me suis aussitôt renseignée sur les horaires d'ouverture de la mairie, dès le lendemain je prenais la route sur un coup de tête, en quête de mes ancêtres...

    Moins de deux heures plus tard, j'arrive au charmant petit village de Ménétréols-sous-Vatan, et pousse la porte de la mairie en même temps que Monsieur le Maire, qui me donne aussitôt accès à ses archives.


    Madeleine est donc la fille de René Vincent BEAUJARD et de Margueritte Joséphine GUILLAUME. Et elle sera l'aînée de ce couple qui se marie le 28 avril 1835 à Ménétréols-sous-Vatan. René Vincent a alors trente-quatre ans et est journalier, une activité précaire qui nécessite souvent de déménager au gré des petits travaux qu'il trouve à effectuer. D'ailleurs, il n'est pas originaire de Ménétréols mais de Civray... dans le département du Cher.
    Margueritte est de treize ans sa cadette et elle est originaire non pas de Ménétréols mais de Vatan, une commune qui se trouve a dix kilomètres à peine de Ménétréols. Commune où je suis allée sitôt mes recherches terminées sur Ménétréols (Heureusement leur mairie était aussi ouverte).

    Le couple vivra à Ménétréols au moins pendant une quinzaine d'années, chacun de leur six enfants y viendra au monde. Madeleine mon ancêtre sera donc la première le 3 février 1837, deux ans après le mariage de ses parents. La déclaration de la naissance sera faite en présence de Charles RENAUDOT, son oncle - un journalier de 40 ans - et de son grand-père maternel, François GUILLAUME, un cultivateur de 60 ans.

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARD
    Acte de naissance de Madeleine Félicité BEAUJARD - État Civil de l'Indre -

    La signature peu sûre de son père Réné-Vincent, nous apprend de lui qu'il ne savait pas, ou très peu écrire.
    Viendront ensuite Jeanne Anatolie (le 31 octobre 1838), Pierre Anatole (le 21 décembre 1841), Pierre Félix (le 23 mars 1845) ne vivra malheureusement que 6 jours, Marie-Ernestine (le 10 février 1847) qui ne vivra pas plus longtemps, puis Pierre Henri (le 26 mars 1849) qui décèdera à Paris en 1871 pendant le conflit avec l'Allemagne (je reviendrais sur son histoire plus tard).

    Sans doute Madeleine est-elle partie à Paris pour trouver du travail qu'elle peinait à avoir dans sa région natale, toujours est-il qu'à la naissance de son fils, elle vit comme journalière dans la capitale, au numéro 11 du Boulevard de Reuilly.
    Elle est célibataire et à 37 ans quand elle met au monde un garçon "de père non dénommé" le 8 mars 1875 au 47 Faubourg Saint Jacques. Un garçon a qui elle donnera les prénoms Ernest Paul BEAUJARD. L'acte est dressé le 10 mars, en présence de deux autres employés résidant au 47 Faubourg Saint Jacques, Pierre PROST (47 ans) et Joseph BONNET (43 ans).

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARDLa reconnaissance est un peu tardive - mais beaucoup moins que pour plusieurs de mes ancêtres - et est mentionnée en marge de l'acte de naissance (à gauche), je sais donc où le retrouver :

    "Par acte reçu à la mairie du douzième arrondissement de Paris le quatorze août 1875 : Madeleine Félicité Baujard a reconnu Ernest Paul."

    La reconnaissance de son fils a donc lieu deux mois après la naissance, dans la mairie de son arrondissement de résidence.
    L'acte précisera qu'elle est "sans profession" et réside toujours au Boulevard de Reuilly (mais au numéro 15).

    La suite de mes recherches, bien des années plus tard...

    Il y a quelques jours seulement, je me suis mise en quête de son acte de décès (que je n'avais pas eut le temps de chercher, à l'époque rien n'était en ligne donc beaucoup de mes recherches étaient partielles, tributaires des horaires des archives et de mon emploi du temps). Je me suis dit que, peut-être, je pourrais aussi retrouver sa sépulture.
    Je savais qu'au mariage d'Ernest en 1902, elle était déjà décédée mais quant à savoir où...
    J'ai cherché en premier lieu dans l'arrondissement où elle résidait puis ne l'y trouvant pas, dans ceux où avait résidé son fils (les différentes adresses étant sur sa fiche matricule), sans plus de succès, j'ai recherché sa trace dans tous les arrondissements de Paris. Et je retrouve enfin le décès de Madeleine dans les registres du 7ème arrondissement, où elle est décédé le 14 février 1897.

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARDActe de décès de Madeleine Félicité BEAUJARD - État Civil de Paris -


    "L'an mil huit cent quatre vingt dix sept, le seize février, à deux heures du soir. Acte de décès de Madeleine Félicité Beaujard, âgée de cinquante neuf ans, journalière, née à Ménétréol (Indre), domiciliée boulevard de Reuilly, 35, décédée rue de Sèvres, 42, avant hier soir à onze heures, fille de René Vincent Beaujard et de Marguerite Joséphine Guillaume, époux décédés, célibataire (...)"

    Après quelques recherches je découvre qu'à cette adresse rue de Sèvres se trouve à cette époque un hôpital, l'Hôpital Laennec, dont j'ai retrouvé une vue vers 1900, c'est donc à cela que la rue ressemblait à l'époque de Madeleine Félicité.

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARD

    Sans doute hospitalisée (ou bien employée, comme savoir), c'est donc vraisemblablement à l'hôpital qu'elle décèdera. Et c'est dans le 7ème arrondissement qu'elle est ensuite inhumée dès le lendemain de la rédaction de l'acte de décès. Je la retrouve en effet dans les registres d'inhumation du cimetière de Bagneux.
    Mais la tombe est-elle toujours là ? Voilà 122 ans que son enterrement a eut lieu...

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARD
    Extrait des registres d'inhumation du cimetière de Bagneux m'indiquant l'emplacement - Division 41, Ligne 15

    Sur les conseils de quelques personnes d'un groupe d'entraide, j'ai aussitôt téléphoné au cimetière de Bagneux, pleine d'espoir à l'idée que peut-être, la tombe existe encore. Mais malheureusement, on m'apprend que Madeleine avait à l'époque été inhumée dans une concession "à titre gratuit", à ce titre, elle n'a existé qu'à peine quelques années (5 ou 6 ans) et n'a vraisemblablement jamais été renouvelée dans le temps... selon les informations qu'il m'a été donné, ces ossements ont peut-être ensuite été déplacés au cimetière du Père Lachaise, dans une fosse commune.

    Ainsi s'achève mes recherches qui m'ont permis de retracer la vie de mon arrière-arrière-arrière grand-mère. Je ne cache pas que j'aurais préférez apprendre qu'elle avait encore une pierre tombale dans un cimetière parisien. Mais les très faibles revenus de son foyer n'ont sans doute pas permis de lui garantir une concession plus pérenne. Dommage...

    Dans les pas de Madeleine Félicité BEAUJARD
    Toutefois, j'ai pu faire une toute dernière découverte grâce à un cousin éloigné retrouvé sur Geneanet, un descendant de sa soeur Jeanne Anatolie qui a accepté de me transmettre une photographie de son ancêtre. Ainsi je ne sais pas à quoi ressemblait Madeleine Félicité, mais je connais aujourd'hui le visage de sa soeur, je peux imaginer que, peut-être, elles se ressemblaient un peu...

    A gauche : Photographie de Jeanne Anatolie BEAUJARD,
    la soeur de Madeleine Félicité -
    Photographie familiale de A.BOIJEAU, que je remercie.


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