Où est Divine dans mon arbre généalogique ?

Divine DUTRIAUX est une cousine (très) éloignée de Nicolas DUTRIAUX, mon ancêtre. En effet ils ont ancêtre en commun, Louis DUTRIAUX né vers 1685, comme illustré ci-dessous.

Le lien de parenté entre DUTRIAUX Divine Virginie et  DUTRIAUX Nicolas Albert 

Germain DUTRIAUX et Mélanie DUTRIAUX ont tous les deux 23 ans et sont tous les deux natifs de Rollot (Somme) où ils se marient le 1er mai 1839. Ils partagent également le même patronyme, ce qui me pousse à penser qu'ils partagent un cousinage lointain mais que je n'ai pas encore trouvé (j'ai remonté quatre branches pour Mélanie et trois pour Germain pour le moment).

Mélanie mettra au monde treize enfants, six d'entre eux décèderont en bas âge. Au sein de cette grande fratrie se trouve Divine Virginie DUTRIAUX, qui sera le cinquième enfant du couple. Le jour de sa naissance le 21 mars 1844, son père, qui exerce la profession de domestique, est absent. Aussi c'est un officier de santé⁽¹⁾ qui vient déclarer la naissance à la mairie de Rollot.

Acte de naissance de Divine Virginie DUTRIAUX - Registre d'Etat Civil de la commune de Rollot

"L'an mil huit cent quarante quatre le vingt et un mars à dix heures du matin devant nous premier conseiller municipal faisant par intérim les fonctions de maire officier de l'état civil de la commune de Rollot canton de Montdidier, département de la Somme, est comparu Joseph Hallot officier de santé âgé de quarante et un ans demeurant en cette commune, lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin née en cette commune aujourd'hui à sept heures du matin, présentant de Nicolas Germain Dutriaux, domestique, âgé de vingt huit ans, absent, et de Mélanie Dutriaux son épouse âgée de vingt huit ans, et à laquelle il a déclaré vouloir donner les prénoms de Divine Virginie, les dites déclarations faites en présence de Louis Pierre Ballin, géomètre âgé de trente ans et Nicolas Joseph Lefebvre, manoeuvrier âgé de quarante deux ans, domiciliés en cette commune (...)."

De beaux mariés et une grande famille !

 Divine, alors devenue servante, se marie à Rollot le 17 janvier 1863, elle a alors 18 ans. Son époux, Désiré Adonis LEJEUNE, est natif lui aussi de Rollot, un si joli couple était sans fait pour se rencontrer ! (Si vous ne voyez pas ni le jeu de mots, ni le lien insolite avec leurs prénoms, je n'y peux rien...). Il exerce la profession de charretier et est de dix ans son aîné ⁽²⁾.

Extrait de l'acte de mariage de Désiré Adonis LEJEUNE et Divine Virginie DUTRIAUX
- Registre d'Etat Civil de la commune de Rollot - 1863 -

Un fils vient au monde rapidement le 9 novembre 1863, ses parents l’appelleront Émile. De servante, Divine est devenue gantière. En mai 1866, elle met au monde une fille, Virginie Aimée. Puis deux autres fils, Amédée Adonis le 20 janvier 1868 puis Jules Auguste le 20 octobre 1869.
Le 22 avril 1871, viennent au monde des jumeaux. Une fille prénommée Marie Marguerite et un garçon, Florent Georges qui malheureusement ne vivra qu'une vingtaine de jours.

Le recensement de l'année 1872 m'apprend que la famille est installée au hameau de La Sablonnière, où ils vont vraisemblablement restés toute leur vie.

Recensement de la commune de Rollot (Somme) - 1872 -

Les naissances continuent de se suivre pour Divine, avec une autre fille, Louise Anna le 20 janvier1873 mais elle meurt en bas âge en mai de l'année suivante, un mois avant la naissance d'un garçon Eugène Désiré Alexandre le 15 juin 1874, qui lui ne vivra que trois mois...

Un an après ces trois morts successives, le 20 août 1875, une autre fille vient agrandir la famille et portera les prénoms peu communs de Anna Stella. Elle sera suivie de quatre autre filles, Louise Joséphine (1877), Joséphine Maria (1879), Joséphine Claire (1881) et enfin la petite dernière, Divine Désirée (1884), dont les prénoms rappellent ceux de ses deux parents.

Treize naissances, comme sa mère. Un nombre impressionnant qui laissera peu de répit à Divine. Chacune des naissance étant très peu espacée les unes des autres. Rarement plus de deux ans, le plus souvent tous les un an et demi. Cela étant dit, ça n'a rien d'étonnant pour l'époque. Les fratries étaient peut-être nombreuses mais il faut se rappeler que la mortalité infantile était également très forte.

Recensement de la commune de Rollot - 1881 -

 En 1911, Adonis et Divine vivent toujours à la Sablonnière avec leur fille Divine. Ils ont respectivement 77 ans et 69 ans. En revanche, ils ne sont plus là au recensement de 1921, tout comme d'ailleurs le hameau de La Sablonnière, qui soit a disparu, soit est maintenant inhabité.

Il me reste à retrouver, pour l'un comme pour l'autre, la date de leur décès, et éventuellement leur sépulture.

Les enfants de Divine et Adonis...

Leur fils aîné Émile LEJEUNE mourra célibataire  en 1908 au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, où il a été envoyé après une condamnation pour vol. Il y était pour 6 mois mais y est finalement resté plusieurs années, je n'ai pas encore exploré en détails ce chemin, n'ayant pour l'instant que son matricule de bagnard et la fiche correspondante.

Virginie "Aimée" LEJEUNE se mariera en 1888 à Roye (Somme) avec Béni Arsène Octave MARTIN

Amédée Adonis LEJEUNE se mariera en 1895 à Fescamp (Somme) avec Marie Berthe FOYART

Marie Marguerite LEJEUNE épousera Louis Edmond MATH à Rollot en 1902

Anna Stella LEJEUNE épousera Marie Eugène HENRY en 1900 à Rollot.
Et six mois auparavant au début de l'année 1900, sa soeur Louise Joséphine LEJEUNE avait épousé Louis Ernest HENRY, le frère de Marie Eugène. Les deux frères sont briquetiers à Rollot.

Une mention marginale sur l'acte de naissance de Divine LEJEUNE indique qu'elle est décédée en 1975 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), à l'âge avancé de 90 ans. Nulle mention en revanche d'un mariage. Je sais en revanche qu'elle est restée à Rollot au moins jusqu'en 1911 (Recensement). Comme il y a presque un millier de pages (littéralement) pour le recensement de Saint-Denis en 1921, j'avoue ne pas m'y être penchée pour voir si elle est partie y vivre en emmenant avec elle peut-être ses parents. Peut-être qu'un jour je me lancerais sur cette piste...

Je n'ai pas trouvé de mention d'un mariage pour Joséphine Claire LEJEUNE. Le 9 décembre 1907, elle met au monde un petit garçon mort-né, de père inconnu.

Et je n'ai pas encore retrouvé la trace de Jules Auguste LEJEUNE...

• (1) Un officier de santé désignait en France à partir du 10 mars 1803, une personne qui exerçait la profession médicale sans le titre de docteur en médecine. Ce titre désignait aussi les médecins militaires en tant qu'officiers de service de santé selon un sens qui est progressivement sorti de l'usage et qui est source d'une certaine confusion. (Source : Wikipédia)
  
  
• (2) A noter que Désiré Adonis est aussi le père d'une enfant naturelle qu'il a eut avec Honorine Désirée DACHEUX. La petite fille est née le 2 juin 1858, sa mère, sans profession a 21 ans. C'est la sage-femme qui vient déclarer la naissance d'une petite Désirée Adonisse "de père non nommé". Le 9 décembre 1858, Désiré Adonis LEJEUNE, alors âgé de 24 ans et "soldat au 24ème de ligne, en garnison à Perpignan", accompagnée d'Honorine DACHEUX viennent tous les deux déclarer qu'ils sont les parents de la fillette. La petite Désirée Adonisse portera alors le nom de LEJEUNE bien que ses parents ne se marieront pas et Honorine restera d'ailleurs célibataire.
  Le 28 juin 1862, la petite meurt en bas-âge chez son grand-père maternel, un domestique de quarante-neuf ans, Louis Théodore DACHEUX, au lieu-dit la Madeleine, chez qui elle vivait probablement avec sa mère. Elle avait quatre ans. C'est son grand-père, accompagné de son oncle paternel, Clovis LEJEUNE, qui viennent déclarer son décès à la mairie de Rollot.