• Armel BELLEC : Mort pour la France

    Léon BOUTTET : Mort pour la France 

    S comme...Soldats #Challenge AZAujourd'hui je vais vous parler d'un autre de mes arrière arrière-grand-père. Armel BELLEC.
    Fils aîné d'une fratrie de huit enfants, il porte "presque logiquement" le prénom de son père.

    Ses parents, Armel BELLEC et Marie-Josèphe LE CARDIET se marient le 6 novembre 1881 à Meslan, dans le Morbihan. Leur fils Armel né quant à lui un peu moins d'un an après, le 22 septembre 1882, toujours à Meslan au lieu-dit Penvern. Après lui viendront Marie Josèphe (1885), Yves (1887), Mathurin (1889), Jean-Marie (1891), Anne Marie (1894), Jean-Louis (1897) et Marie (1900).

    Après avoir effectué son service militaire, il se marie le 15 novembre 1904 à Meslan avec ma trisaïeule Marie Louise ALLAIN. De leur union naîtront deux filles, Marie Josèphe (1906) et Amélie (1911).

    Le 1er août 1914, l'ordre de mobilisation générale est donné. Armel, alors âgé de trente-trois ans est rappelé à l'activité. De même que ses frères Yves, Mathurin et Jean-Marie. Jean-Louis, trop jeune, ne partira qu'en 1916.

    Armel est alors incorporé comme soldat de deuxième classe dans le 72 Régiment d'Infanterie.

    S comme...Soldats #Challenge AZExtrait de la fiche matricule d'Armel BELLEC - Archives départementales du Morbihan

    Après avoir participé à plusieurs combats à la frontière belge, en Argonne et à Bouchavesnes, c'est en Algérie que son régiment est envoyé en décembre 1916 . Voici ce que dit l'historique du 72ème Régiment d'Infanterie :

    A ce moment, l'espionnage allemand, profitant de l'absence de troupes métropolitaines dans nos colonies de l'Afrique du Nord, tente de soulever contre nous les indigènes ; des troupes sont nécessaires là-bas pour en imposer à la population par leur présence et intervenir s'il y a lieu. Le 72e est embarqué le 17 décembre 1916 pour Philippeville ; dispersé par petites unités dans le département de Constantine jusque dans le massif du Belezma et les régions du Hodna, il maintient l'ordre, et, par des colonnes mobiles qui parcourent la région, il assure le recrutement indigène. Vers le 23 mars, le régiment rentre en France et est rattaché à la 87e D. I., qui s'instruit et se forme dans le camp de Villersexel.

    Source : Campagne 1914 – 1918 - Historique du 72e Régiment d’Infanterie Henri Charles-Lavauzelle, Éditeur militaire – Paris - 1920 Source : http://gallica.bnf.fr. - Droits :  Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2014

    Et c'est en Algérie que décèdera Armel BELLEC. Non pas au cours d'un combat, "tué à l'ennemi'. Mais comme l'indique sa fiche sur Mémoire des Hommes, d'une "maladie contractée en service", le 27 février 1917, à l'hôpital militaire de Constantine.

    Puisqu'il n'a pas de tombe à son nom dans le cimetière de Meslan, il est probablement resté là-bas. Certainement faute de moyens pécuniers nécessaires pour le ramener chez lui. Je n'ai jamais pu savoir si sa tombe était encore visible, mais j'en doute. Je n'ai également aucune photographie de lui, bien que j'en ai de ses frères (grâce à une cousine éloignée qui m'a contactée !).

    Que sont devenus ses frères ?

    Appartenant tous les deux au 2ème Régiment d'Infanterie Coloniale, Yves et Mathurin ont été fait prisonniers à Rossignol le 22 août 1914 (Belgique). Yves a été interné dans le camp de prisonnier de Soltau (rapatrié en janvier 1919) et Mathurin dans le camp de prisonnier de Friedrichsfeld et fut rapatrié sur Nantes le 3/12/1918.

    Jean-Marie, soldat de deuxième classe dans le 12ème Régiment de Cuirassiers est décédé lui aussi "d'une maladie contractée en service", le 9 juillet 1916 à Villers-Marmery, dans la Marne (où il est enterré, dans la nécropole nationale).

    Et enfin Jean Louis, bien qu'entré plus tardivement dans la guerre, blessé et évacué le 6 décembre 1916, il repart sur le front le 5 janvier 1917. Il sera intoxiqué au gaz moutarde au lieu-dit "Les Marquises" dans la Marne, le 22 mars 1918 et sera évacué à nouveau. Il est rentré chez lui et décédera à Meslan dix ans plus tard, le 10 juin 1928. A seulement 30 ans. Il a aussi été décoré de la Croix de Guerre


     

    Citations obtenues par le 72ème Régiment d'Infanterie :

    Ordre de la Xe armée n° 341 du 20 septembre 1918. Le 2e bataillon du 72e R. I., sous les ordres du chef d'escadron LEPIC, et le 3e bataillon du 72e R. I., sous les ordres du chef de bataillon PARD. — Engagés pendant douze jours dans des conditions difficiles, ont tenu tête à l'ennemi sur un terrain non encore organisé. Le 18 juin, bien qu'affaiblis par les fatigues et les pertes, ont réussi, par des combats très durs allant plusieurs fois jusqu'au corps à corps, à chasser l'ennemi des positions énergiquement défendues, lui faisant subir dé lourdes pertes, lui enlevant des prisonniers et lui capturant 16 mitrailleuses et un important matériel.

    Ordre de la IIe armée n° 74 du 18 janvier 1919. Le 72e régiment d'infanterie. — Du 6 au 10 septembre 1914, s'est particulièrement distingué à Maurupt, où il a combattu avec acharnement sans se laisser entamer ; a ensuite arrêté, par une résistance héroïque de plusieurs mois, toutes les tentatives de l'ennemi en Argonne, notamment au bois de la Gruerie. S'est de nouveau couvert de gloire dans les attaques du Mesnil, en février et en mars 1915 ; des Éparges, en avril 1915 ; de Bouchavesnes, en octobre 1916 ; du Chemin des Dames, en juin 1917. A affirmé une fois de plus ses solides qualités militaires dans les opérations de juin à juillet 1918, dans la forêt de Retz, prenant constamment l'offensive même avec des effectifs réduits, infligeant à l'ennemi de lourdes pertes et le contraignant enfin à battre en retraite sur l'Aisne, lui capturant des prisonniers et un important matériel.


     

    Après la guerre...

    Son épouse, Marie Louise, se remariera le 13 juin 1920 avec Joseph ALLAIN, dont elle aura un fils, Joseph, qui malheureusement mourra en bas-âge. Joseph ALLAIN est donc le seul grand-père que mon grand-père ait connu. Dans ma famille, il était (et est toujours quand on parle de lui), surnommé "le gouverneur" (rapport à son caractère paraît-il). Lui aussi a été soldat dans le 68ème Régiment d'artillerie à pieds. Il a reçu la médaille comémorative de la victoire. De lui j'ai un portrait, la photographie sur sa carte de combattant. Par contre, aucune trace de la médaille malheureusement...

    Marie Louise ("Grand-mère Bretagne") décèdera et sera inhumée à Boynes, dans le Loiret, où était venue vivre sa fille Amélie, le 21 décembre 1966 à l'âge de 87 ans. "Le Gouverneur" est décédé trois ans plus tôt, à Meslan.

     

     


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