• Dans les pas de Léopold MARZIN


    Léopold est l'aîné des six enfants de Jean-Marie MARZIN et Marie "Corentine" GOYAT (mes sosas n°60 et 61) et est donc l'un des oncles de mon arrière grand-mère maternelle Louise MARZIN ("Mémé" quand j'étais petite).


    Jean-Marie MARZIN et Marie "Corentine" GOYAT se marient le 22 octobre 1861 à Plovan (Finistère) d'où est originaire Corentine, Jean-Marie lui étant natif du village voisin, Pouldreuzic. Lui est un cultivateur de 28 ans, elle une jeune ménagère de 16 ans qui par la suite deviendra elle aussi cultivatrice.

    Dans les pas de Léopold MARZINExtrait des tables décennales de Plovan (Finistère)

    Leur premier enfant, Léopold nait le 27 janvier 1863 à Plovan. A défaut de pouvoir accéder pour l'instant aux registres des naissances, j'ai la mention inscrite dans les tables décennales de la commune de Plovan.

    Dans les pas de Léopold MARZINExtrait des tables décennales de Plovan (Finistère)

    Dans les pas de Léopold MARZINAu recensement de la commune de Plovan en 1866 (à gauche), le couple vit dans le foyer des parents de Corentine, Alain GOYAT et Marie (LE) BERRE, âgé respectivement de 47 et 40 ans.
    Ils partagent les lieux avec pas moins de neuf autres personnes. Les trois enfants que comptent alors le couple de Jean-Marie et Corentine : Léopold (3 ans), René (1 ans) et le petit dernier, Alain (3 mois).
    Ainsi que les frères et soeurs encore mineurs de Corentine : Alain (18 ans), Anne Marie (12 ans), Marie-Louise (10 ans) et Marie (8 ans), et leurs grand-père, Laurent GOYAT, âgé de 70 ans.
    A tout ce petit monde s'ajoute une domestique, Marie MARZIN (42 ans ?), pour laquelle je ne sais pas encore si elle est, ou non, affiliée à Jean-Marie MARZIN.

    Dans les pas de Léopold MARZINRecensement de Plovan - 1872 -

    En 1872, d'après le recensement de la commune, le foyer est installé au lieu-dit Keryouen. Le couple est "à la tête" de son propre ménage avec leurs enfants, auxquels se sont ajoutés le 4 mars 1868 le petit Yves Marie et le 23 avril 1871 Pierre Marie, mon ancêtre (et Sosa n°30). Leur fils Alain Marie est mort en bas âge à l'âge de huit mois.

    Le 2 décembre 1875, Corentine GOYAT meurt à seulement 30 ans. Le 30 août 1874 elle avait mis au monde la seule petite fille du couple, qui porte alors les prénoms de sa mère, Corentine Marie. Peut-être est-ce un nouvel accouchement qui aura eut raison de sa vie, mais les tables décennales et les registres n'étant pas accessibles au-delà de 1872, cela restera pour le moment théorique. Aucune trace de la petite Corentine dans le recensement de 1876, sans doute est-elle décédée...

    Le recensement de Plovan en 1881 nous apprend que Jean-Marie MARZIN s'est remarié quelque part entre 1876 et 1881 avec Marie Anne CORRE, de deux ans sa cadette, toute la famille à laquelle se sont ajoutés deux enfants de Marie Anne issus de deux précédentes unions, vit encore au lieu-dit Keryouen. Léopold a alors 19 ans.

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Recensement de la commune de Plovan - 1881

    Dans les pas de Léopold MARZINA 20 ans, Léopold est comme tous les jeunes hommes d'alors, inscrit au registre de l'armée pour effectuer son service militaire.

    Sa fiche matricule m'apprend alors que ses yeux et ses cheveux sont bruns et qu'il est assez petit (comme beaucoup de personnes dans cette branche familiale), car il mesure 1,61 m.
    Ses états de services piqueront alors ma curiosité, ce qui me poussa d'ailleurs a partir sur ses traces. Il entre dans l'armée active, incorporé dans le 2e Régiment de Marine, puis dans le 6e Régiment de Marine.

    Ces régiments de l'armée de terre intervenaient lors de conflits au delà des frontières et empruntaient des bâtiments de la Marine Nationale pour se rendre sur les lieux de conflits. Le temps passé sur ces bâtiments comptaient pour l'attribution de jours de campagne pour le calcul des pensions tout comme les jours passés sur des territoires "En guerre".


    Le parcours militaire "au long cours" de Léopold MARZIN

     Dans les pas de Léopold MARZIN Extrait de la fiche matricule de Léopold MARZIN - Archives départementales du Finistère.

    Léopold MARZIN, soldat de 2e classe arrive dans son corps d'armée le 4 décembre 1884. Il embarque alors sur le Chandernagor pour une traversée du 5 octobre 1885 au 6 novembre 1885 pour rejoindre Madagascar, alors "en guerre", où il restera du 7 novembre 1885 au 2 janvier 1887.

    Dans les pas de Léopold MARZINSource : https://www.marine-marchande.net

    J'ai eut quelques difficultés (et c'est un euphémisme) pour trouver des informations précises et détaillées sur la première guerre franco-malgache, à laquelle participa donc Léopold MARZIN. Aussi, je vais me contenter de copier le peu que j'ai trouvé :

    "En 1883, en vue de faire reconnaître le protectorat de la France sur la côte nord-ouest de l’île, le gouvernement décida l’envoi à Madagascar d’un corps expéditionnaire de 2 500 hommes environ, placés sous les ordres de l’amiral Pierre puis de l’amiral Paul-Émile Miot.
    Ce corps, composé de trois bataillons ( un d’infanterie de marine, un second de fusiliers marins et un dernier constitué de volontaires provenant de l’île de la Réunion ) bombarda et occupa les ports de Majunga et Tamatave.

    Le 8 juin 1886, un groupe de parlementaires constitué par 27 députés, déposait une proposition de loi en ces termes : « La faveur avec laquelle a été accueillie la proposition relative à la médaille du Tonkin, la satisfaction éprouvée par tous les braves soldats et marins qui ont pris part à cette expédition nous encouragent à vous proposer d'accorder une égale récompense aux soldats et marins qui ont pris part à la fatigante et meurtrière expédition de Madagascar. Les représentants du pays n'ont pas à voir en ce moment si l'on a eu raison d'entreprendre telle ou telle guerre lointaine, l'opinion publique a déjà fait justice sur ce point, il s'agit de récompenser les services rendus par des citoyens qui sont obligés de suivre leur chefs et leurs drapeaux et qui ont versé leur sang pour l'honneur de la France. Comme leurs camarades du Tonkin ils ont par leur courage, leur dévouement, leur constance, leur abnégation, mérité la récompense que nous sollicitons pour eux. »

    La première expédition s’était terminée, le 17 décembre 1885, par la signature d’un traité, entre les Français et la Reine Ranavalona III, reconnaissant la souveraineté de la reine sur l’île entière en échange de l’imposition du protectorat de la France et la cession de la baie de Diégo-Suarez.
    Mais l’application de cet accord posera maints problèmes et engendrera dix années de troubles."

    Ainsi, en vue de commémorer leurs faits d’armes et récompenser les officiers, soldats et marins qui prirent part aux opérations à Madagascar, de 1883 à 1886, la loi du 31 juillet 1886, signée par le Président de la République Jules Grévy, institua la Médaille commémorative de Madagascar, d’un modèle proche de celle du Tonkin.  Son attribution donnait lieu à la remise d'un diplôme." (Source : Médailles commémoratives de Madagascar).

    Dans les pas de Léopold MARZINLe 3 janvier 1887 il embarque ensuite sur l'Amérique, trois jours de mer plus tard, il est à la Réunion où il reste jusqu'au 20 juillet 1887.

    Le 21 juillet 1887 il embarque à bord de l'Ebre (à gauche) jusqu'au 26 juillet, le 27 juillet il est à nouveau à Madagascar du 27 juillet 1887 au 24 septembre 1887.
             

    Le 25 septembre 1887, c'est l'Amérique qui le ramène en France le 17 novembre 1887.


    Retour à Plovan...

    Recensement de la commune de Plovan - 1881

    Dans les pas de Léopold MARZINA son retour, il revient à Plovan et s'installe au hameau de  Keryouen chez son père, alors veuf pour la seconde fois. Il y retrouve ses jeunes frères, Yves, Pierre et René.


    Le recensement de 1891 nous apprend alors que ce dernier a 27 ans et s'est entre-temps marié avec Marie YANNIC (22 ans) et que tous les enfants du ménage sont alors cultivateurs.


    Je perd ensuite leurs traces, aux uns comme aux autres. Pourtant, selon une source sur Geneanet, tous les enfants de René MARZIN et Marie YANNIC naîtront à Plovan. J'ai pourtant regardé plusieurs fois, ainsi que dans les communes alentours. Malgré tout, dans l'intervalle, Jean-Marie MARZIN est retourné à Pouldreuzic, le village où il est né. C'est en tout cas là où il vit en 1898.
    Car le 19 février 1898, Léopold MARZIN se marie (enfin, oserai-je dire) à Plomeur. Il a alors 35 ans et est toujours cultivateur. Sa femme, Marie-Louise GUIRRIEC est une jeune veuve de 33 ans qui exerce le métier d'aubergiste et vit chez sa mère, Catherine BUANNIC, à Plomeur avec ses quatre enfants nés de son premier mariage.
    [Veuve depuis le 23 décembre 1895 après le décès de son marie Guillaume LARZUL, elle a vécu un temps chez sa soeur, Sophie GUIRRIEC, elle aussi aubergiste, avec leur mère et les enfants. A 42 ans, Sophie semble être célibataire et sans enfants. Source : Recensement de la commune de Plomeur - 1896].

    De leur mariage d'abord une fille, Anne Marie (qui pourtant par la suite sera toujours appelée Marie-Louise, comme sa mère), le 13 février 1899 à Plomeur. Son oncle, Yves MARZIN, devenu marin-pêcheur et parti vivre à Guilvinic (tout proche), sera l'un des deux témoins venus déclarer la naissance à la mairie de Plomeur. Le deuxième témoin étant Jean-Marie RIOU, un boulanger de 38 ans habitant à Plomeur.
    Bien des années plus tard, Marie-Louise travaillera à la conserverie LARZUL en tant qu'ouvrière.

    Trois ans plus tard, le 31 mai 1902, un petit garçon arrivera malheureusement mort-né et restera anonyme. L'année suivante, se sera une petite fille, Marie, née le 16 août 1903... L'accouchement a t'il été difficile ? Sans doute, car trois jours après la naissance de sa fille Marie, Marie-Louise succombe, elle a 39 ans. L'enfant la suivra un mois plus tard...

    Léopold se retrouve donc veuf a 40 ans après à peine 5 ans de mariage et avec une petite fille de 4 ans à élever. Peut-être est-ce suite à la disparition de sa mère que la fillette a par la suite été nommée Marie-Louise, qui sait...
    Sans doute est-ce sa situation difficile de père célibataire qui le pousse à se remarier très vite. A peine trois mois plus tard en vérité. Le 25 novembre 1903, il épouse en effet Anne Marie STRUILLOU à Plonéour-Lanvern. Son frère René, alors maçon de 42 ans, sera témoin à son mariage.
    Cultivatrice de 28 ans, elle est aussi veuve depuis la mort de son premier époux, Joseph LE PEMP, cinq ans auparavant. Avec elle, Léopold accueille donc en même temps la fille de Anne, Marie-Anne LE PEMP, qui n'a que 7 ans.

    Les premiers enfants du couple seront des jumeaux, Jean Pierre Marie et Isidore MARZIN qui viendront au monde le 31 mars 1905. Malheureusement ils ne vivront qu'à peine deux semaines, le premier décédant trois jours après son frère.
    Viendra deux ans plus tard une fille, Marie-Jeanne Corentine Marie MARZIN, le 15 avril 1907.
    Puis un enfant anonyme, un petit garçon là encore mort-né le 31 décembre 1908.
    Un dernier enfant, un fils, arrivera sept ans plus tard, Albert Marie Michel MARZIN, qui naîtra un an après le début de la Première Guerre Mondiale, le 16 août 1915 à Plomeur.

    Au cours du recensement de 1911, Léopold vit au Bourg de Plonéour avec son épouse, ses deux filles et sa belle-fille. Anne Marie MARZIN est alors devenue "Marie-Louise", peut-être donc comme "hommage" à sa mère, et peut-être aussi pour ne pas la confondre avec Anne Marie, sa belle-mère. Léopold est alors carrier.

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Recensement de la commune de Plonéour - 1911

    Les archives sont trop récentes pour que je puisse retrouver l'acte de décès de Léopold, j'ai donc décider d'envoyer un courrier à la mairie de Plonéour. Comme "fourchette de date", je me suis appuyée la encore sur les recensements. En 1926, Marie STRUILLOU est désignée comme "le chef du ménage" et vit avec Marie-Louise, Marie-Jeanne et son fils Albert (pas de mention d'Anne Marie, peut-être est-elle décédée, où peut-être est-elle placée comme domestique dans un autre foyer, je n'ai pas creusé cette piste).

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Recensement de la commune de Plonéour - 1926

    En quelques jours, j'avais la réponse de la mairie de Plonéour, Léopold MARZIN, alors journalier, est décédé le 31 octobre 1923 à son domicile au lieu-dit Clos. Il avait seulement 63 ans.

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Extrait de l'acte de décès de Léopold MARZIN - Commune de Plonéour - 1923

    Anne-Marie STRUILLOU son épouse décèdera à son tour vingt-deux plus tard en 1945, à l'âge de 69 ans.


    Les enfants de Léopold...

     De ses huit enfants, seuls trois ne seront pas morts en bas âge.


    Anne-Marie (ou Marie-Louise), l'aînée du premier mariage de Léopold travaillera comme ouvrière à la conserverie LARZUL puis ouvrière à conserverie RAPHALEN (recensement de 1931) à Plonéour. Aucune mention marginale sur son acte de naissance ne mentionne un mariage, en revanche, je sais qu'elle est décédée à Plonéour en 1961.

    Je ne suis pas encore parvenue à savoir ce qu'il était advenu de Marie-Jeanne Corentine Marie. Je la retrouve néanmoins dans le recensement de 1936 à Plonéour où elle s'est installée seule et à son compte dans le bourg en tant que brodeuse.

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Recensement de la commune de Plonéour - 1936


    Dans les pas de Léopold MARZINLeur petit-frère Albert est inscrit dans les registres militaires du Bureau de Quimper. Malheureusement, je n'ai pas accès aux registres matricules en ligne, seulement aux tables alphabétiques (à gauche), je ne saurais pas pour l'instant, quel a été son parcours militaire... J'ignore egalement s'il s'est marié ou non.

    Au recensement de 1931 il ne vit pas à Ploneour. Je le retrouve en 1936 chez sa mère avec sa soeur Marie-Louise. Il est alors manoeuvrier pour les ponts et chaussées.

    Dans les pas de Léopold MARZIN
    Recensement de la commune de Plonéour - 1936


    Les recensements pour la communes de Plonéour s'arrêtant là, et les tables décennales ne se poursuivant pas au-delà de 1872, et l'état civil en 1921, ici s'arrêtent mes recherches dans les pas de Léopold MARZIN.

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 14 Août 2019 à 07:53
    Christelle
    Article bien documenté et bien écrit ! J'ai appris des choses sur la guerre de Madagascar...
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :