• A comme Appolonius #ChallengeAZ

    Quand j'ai voulu me lancer dans le Challenge AZ - qui m'a motivée à ouvrir ce blog - l'article relatif à la lettre "A" était déjà tout trouvé. Parmi tous les prénoms atypiques que j'ai pu trouver jusqu'à aujourd'hui, le village de Givraines (Loiret) m'a fait découvrir François, Appolonius, Ambroise BOUTTET. Certes, ce n'est pas son premier prénom, mais avouez tout de même que "Appolonius", ce n'est pas banal... même au milieu de tous les autres prénoms donnés aux enfants du village à cette époque.

    Alors me voilà lancée sur les traces d'Appolonius, ne sachant pas vraiment ce que je vais trouver.
    Tout d'abord, il n'est pas mon ascendant direct. Mais avec le méli-mélo de branches cousines que m'a "offert" le village de Givraines (dans lequel presque tout le monde est plus ou moins cousin de manière plus ou moins lointaine), Appolonius se retrouve lié à plusieurs de mes ascendants. Voici un petit schéma simplifié (les fratries ne sont pas complètes) pour replacer Appolonius dans mon arbre.


    A comme Appolonius #ChallengeAZ

    François (Appolonius, Ambroise) BOUTTET est donc le second enfant de Pierre (Ambroise) BOUTTET et Célestine (Marguerite) BARTHELEMY. Un couple qui aura cinq enfants, qui tous auront des prénoms "surprenants". Il est né le 31 décembre 1838 à Givraines (Loiret) à 18h est-il précisé sur son acte de naissance, dans la maison de son père au hameau de Intvilliers. Son père, Pierre, est un cultivateur de vingt-cinq ans et est accompagné de deux témoins, Pierre Paul POISSON (cultivateur de trente ans, domicilié à Givraines) et Eugène LEROY (tonnelier de vingt-six ans, domicilié lui aussi au hameau de Intvilliers).

    A 22 ans il se marie le 27 août 1861 à Givraines avec Marie (Victorine) BOUTTET, âgée de vingt ans. Il est alors cultivateur comme ses parents. De leur union j'ai retrouvé cinq enfants :
    - Victorine (Berthe, Lasthénie) - Née le 28 août 1861 (le lendemain du mariage donc...)
    - Marie (Lucie) - Née le 21 août 1863
    Alfred (Adonis) - Né le 22 janvier 1868
    - Marie (Aimée, Rosine) - Née le 22 janvier 1868
    - Démosthène (Eluther, Berthin) - Né le 26 février 1872
    Je dois dire que pour ce dernier, les parents ont fait tout aussi original que le père pour ce qui est du choix des prénoms.

    Mais la "surprise généalogique" sera sur son acte de décès. Transcrit le 4 octobre 1892 à Givraines.
    En effet, François (Appolonius, Ambroise) n'est pas mort dans le Loiret, mais à Villeneuve-Saint-Georges (Val de Marne), ancien département de Seine et Oise, le 12 octobre 1891. Et l'acte de décès est pour le moins surprenant, car au moment de sa mort, rien sur lui ne permet de l'identifier, aussi y est-il décrit en ces termes :

    "[...] se sont présentés Messieurs Pierre Valéry Schalaire, appariteur de Police âgé de cinquante trois ans, et Nicolas Girard, garde-champêtre, âgé de cinquante-trois ans, tous deux domiciliés en cette ville, lesquels nous ont déclaré qu'un individu à eux inconnu, de sexe masculin, paraissant âgé de cinquante-cinq à soixante ans, est décédé hier à six heures et demie du matin, en cette commune, sur le Port. Signalement : cheveux et sourcils, ainsi que moustache châtains grisonnants, front haut, yeux châtains, nez fort, bouche petite, taille un mètre quatre vingts centimètres, de forte corpulence. Vêtu d'un pantalon de treillis blanc rapiécé aux genoux et marqué à la ceinture du n°758 en chiffres noirs, chemise en coton blanc, gilet en drap noir, blouse en toile bleue presque neuve ; petite cravate en soie noire, mouchoir en coton avec raies bleues et blanches, aucune marque à ces habits, bottes en assez bon état, bourse en toile contenant quatre francs soixante cinq centimes, ajoutant qu'il n'a été trouvé sur lui ni dans ses effets aucun papier de nature à faire connaître son identité [...]"

    Voilà qui n'est pas banal. Et une manière originale - bien que tragique - pour découvrir à quoi ressemblait cet aïeul (à défaut de l'avoir trouvé dans les registres matricules).

    La première question qui m'est venue à l'esprit fut : Villeneuve-saint-Georges ? Mais que faisait-il là ?

    La mention en marge de l'acte de décès allait me mettre sur la voie car le registre de Givraines précise :

    "[...] Par jugement rendu le vingt-trois décembre mil huit cent quatre vingt onze, par le tribunal civil de première instance de Corbeilles, transcrit sur les registres de décès de cette commune à la date du 12 janvier 1892, sous le n°4 il a été ordonné que l'acte de décès inscrit ci-contre sera rectifié en ce sens qu'il constatera le décès de François Appolonius Ambroise Bouttet, âgé de cinquante-trois ans [...]"

    J'y apprends qu'il exerce alors la profession de grainetier. Et je vais aussitôt consulter les registres de Villeneuve Saint Georges. En plus de l'acte de décès "d'un inconnu", dans lequel donc, je retrouve les mêmes informations (puisque transcription), je trouve la transcription du jugement rectificatif.

    Ce jugement s'étale sur plusieurs pages, dans lesquelles les informations restent très répétitives (car il faut justifier plusieurs fois la rectification faite sur l'acte), mais toutefois je note ceci :

    A comme Appolonius #ChallengeAZ

    "L'an mil huit cent quatre vingt douze, le douze janvier, à neuf heures du matin [...] est comparu le Sre [abbréviation de "Sieur" autrement si "Monsieur"] Antoine MERCIER, marchand fruitier âgé de vingt-huit ans demeurant à Paris, Boulevard Voltaire n°144 [...]"

    Un peu plus loin j'apprends que ce Monsieur Mercier n'est autre que le gendre d'Appolonius. Originaire de Bâtilly-en-Gâtinais (Loiret), c'est pourtant dans le 11ème arrondissement de Paris, le 5 mai 1888, qu'il a épousé la seconde fille d'Appolonius, Marie (Lucie), alors mentionnée comme employée. Sans doute se trouvait-il là alors qu'il était en visite chez sa fille, peut-être aussi dans le cadre de son activité...

    En revanche ce qui j'ignore pour le moment, c'est s'il a été inhumé à Villeneuve ou rapatrié à Givraines, il n'y en a aucune mention dans l'un ou l'autre des actes.


    En poussant un peu plus les recherches :
    Antoine MERCIER est né le 13 mars 1863 à Bâtilly-en-Gâtinais (Loiret), il est le fils de Louis MERCIER et Eugénie MOLVEAU. Le jour de son mariage à Paris, il vit au 26 avenue Parmentier (tout comme Marie) et ses deux parents sont indiqués comme étant décédés. Le père en décédé en août 1885 et la mère en janvier 1886.
    Antoine à également un frère nommé... Antoine, Louis "Théodore" MERCIER, né quelques années avant lui à Bâtilly-en-Gâtinais le 10 janvier 1859. Cet "autre Antoine", qui utilisait le prénom de Théodore, épousa quant à lui le 22 juin 1886 à Paris XIème, Victorine BOUTTET, la fille aînée d'Apollonius et soeur de Marie BOUTTET. Parmi les témoins se trouve leur oncle, Antoine MERCIER, alors propriétaire à Paris. Sans doute s'est-il occupé de ses deux neveux orphelins en les hébergeant à Paris.

     


  • Commentaires

    1
    Girondegenea
    Jeudi 1er Novembre 2018 à 14:15

    J'imagine toutes les démarches qu'a du entreprendre le gendre pour que soit établie cette rectification.

    En tout cas, un bien beau premier article pour le #ChallengeAZ.

    2
    Vendredi 16 Novembre 2018 à 12:22
    Christelle Gomes

    En effet, c'est un collatéral qui valait qu'on s'y attarde !

    Mes recherches m'amènent aussi dans le Malesherbois (même si pour l'instant je n'ai rien à Givraines)... Potentiel cousinage à surveiller !

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